Vivendi, le groupe détenu par la famille Bolloré qui opère dans le secteur des médias et de la communication (avec Canal+, C8, CNews…) a officiellement pris le contrôle du groupe Lagardère.
Pourquoi on en parle ? Cette acquisition qui traîne depuis des années propulse la famille Bolloré, déjà bien implantée dans l’industrie des médias et de la culture, dans une autre dimension : le groupe peut désormais devenir “un leader mondial de l’édition” et étendre ses activités.
Dans le détail : Vivendi détient aujourd’hui environ 60% du capital de Lagardère et peut y exercer plus de 50% des droits de vote. Grâce à cette acquisition, l’entreprise a récupéré plusieurs médias comme Europe 1 ou le JDD, le groupe d’édition Hachette Livre ou encore les activités de “travel retail” de Lagardère (boutiques Relay, activités de Duty Free…).
- “Cette opération est transformative et fait changer de dimension le groupe Vivendi. Nous allons passer de 9,6 milliards à 17 milliards d’euros de chiffre d’affaires annuel” a déclaré Y. Bolloré.
- Plus encore : Lagardère va permettre à Vivendi de poursuivre sa stratégie d’internationalisation. L’entreprise est présente dans 40 pays et 75 % de son chiffre d’affaires est réalisé hors de France.
Comment en est-on arrivé là ?
- En avril 2020, Vivendi commence par entrer au capital de Lagardère à hauteur de 10%.
- Petit à petit, le groupe augmente sa participation et il s’associe même à Amber Capital pour lui racheter ses actions. La participation de Vivendi dans Lagardère atteint alors les 45,1%.
- En février 2022, Vivendi fait une offre publique d’achat pour Lagardère. Et après une longue enquête, la commission européenne accepte cette acquisition sous certaines conditions.
De quelles conditions parle-t-on ? La Commission Européenne a obligé Vivendi à céder son groupe d’édition Editis et son magazine Gala pour éviter de créer un mastodonte sur le marché de l’édition et favoriser la concurrence.
Bref : Malgré tout, l’histoire ne se finit pas là. La commission européenne a annoncé ouvrir une enquête pour “gun jumping” (le fait de prendre le contrôle d’une entreprise avant que l’acquisition n’ait officiellement eu lieu). Vivendi pourrait être condamnée à payer une amende pouvant atteindre 10% de son chiffre d’affaires annuel mondial.