Après la Banque centrale européenne jeudi dernier et la Fed (Banque centrale US) mercredi, c’est la Banque d’Angleterre (BoE) qui laisse ses taux inchangés. 

Pourquoi on en parle ? Ça faisait très longtemps que les trois grandes banques centrales n’étaient pas sur la même longueur d’onde concernant leur économie.

Contexte : L’inflation est en partie due à un enchaînement de circonstances, mais aussi aux mauvaises anticipations des Banques centrales qui se sont retrouvées devant l’inflation comme le Titanic devant l’Iceberg. Pour éviter de couler, les Banques centrales ont freiné de toute leur force l’économie en relevant les taux d’intérêt.

Rappel : hausse des taux d’intérêt ⟹ hausse des coûts de l’emprunt ⟹ baisse des investissements ⟹ diminution de la consommation ⟹ baisse des prix et baisse de la croissance économique ⟹ ralentissement de l’inflation.

Résultat : Tout est en train de rentrer dans l’ordre. 

• Le taux d’emprunt des pays européens, dont la France, qui avait explosé suite aux hausses de taux, a diminué après la décision de la BCE. Même chose aux USA dont le coût d’emprunt revient sur Terre après avoir atteint un record depuis 2007 il y a deux semaines.
  

• Les marchés sont dans le vert : à l’approche de l’iceberg, les investisseurs ont tendance à se réfugier vers des valeurs safe comme l’or ou les Bons du Trésor. Maintenant que le ciel est bleu, les investisseurs n’ont plus peur de prendre des risques et sont de retour sur le marché actions. Résultat : la nature reprend ses droits 🟢.
  

• L’économiste en chef de la BCE, P. Lane, a déclaré qu’il y avait de “bonnes chances” que la zone euro évite une récession malgré les risques liés au marché du crédit et la contraction de l’économie au troisième trimestre.
  

Et maintenant ? On attend que les Banques centrales se décident à baisser les taux pour faire le salto arrière, mais ce n’est pas pour tout de suite : “Il est beaucoup trop tôt pour penser à des baisses de taux” a déclaré A. Bailey, président de la BoE.

Pourquoi ? Pour une Banque centrale, tout est question de communication. Si elle déclare clairement qu’elle va baisser les taux, les entreprises et investisseurs pourraient reprendre en mode yolo, et donc relancer l’inflation. Les banquiers centraux utilisent donc un langage flou/ambigu pour les communications sur les politiques monétaires.

Bref : malgré des indications floues, les investisseurs y ont vu des prévisions de ciel bleu. Powell a vaguement écarté la possibilité d’augmenter les taux à la prochaine réunion en décembre, et il n’en fallait pas plus pour les taux à la prochaine réunion en décembre, et il n’en fallait pas plus pour les investisseurs…