Après 2 ans de lutte face aux régulateurs, Microsoft a complété la plus grande acquisition de son histoire et de l’industrie du jeu vidéo en prenant le contrôle d’Activision Blizzard pour 69 milliards de dollars.
Contexte : Microsoft a dû obtenir le feu vert de 16 régulateurs différents. Parmi eux, la Commission européenne qui a donné le Go en mai dernier, les régulateurs américains (FTC) dont la tentative de blocage a été rejetée par le Tribunal de San Francisco, et surtout l’Autorité britannique de la concu’ qui avait bloqué l’opération pour éviter de bouleverser la concurrence sur le marché du jeu vidéo.
- Le Royaume-Uni a finalement accordé un feu vert provisoire le 22 septembre qui a été validé ce vendredi 13 octobre.
- Microsoft peut aussi remercier B. Smith, son vice-président qui a su faire (très) bon usage du milliard de dollars de budget en lobbying.
L’enjeu ? Pour les prochaines années, Microsoft veut se concentrer sur deux marchés : celui de l’intelligence artificielle et celui du cloud gaming. Le géant avait déjà entamé le front de l’IA en rachetant 49% du producteur de ChatGPT (OpenAI) ; cette acquisition lui permet désormais de gagner du terrain sur le marché du jeu vidéo dominé par Nintendo et Sony.
- Pour rappel, le cloud gaming permet de jouer en ligne sur un serveur sans détenir le jeu en physique (c’est donc un peu le Netflix des jeux vidéos).
- Les revenus du cloud gaming devraient passer de 1,7 milliard de dollars en 2023 à 6,8 milliards en 2028. Certes, c’est minime comparé au marché global (≈ 250 milliards) mais c’est peut-être la future poule aux œufs d’or comme l’a été le streaming vidéo pour Netflix.
Un heureux élu : L’opération fait les affaires du français Ubisoft qui détient les droits de streaming de tous les jeux Activision actuels et tous ceux à venir au cours des 15 prochaines années. Attention, Microsoft n’est pas mère Teresa : il s’agit là d’une concession clé qui a permis de conclure l’accord avec les régulateurs britanniques.
Un peu de recul : Satya Nadella, PDG de Microsoft depuis 2014, continue sa virée shopping. En 9 ans, il a conclu 326 deals équivalant à plus de 170 milliards de dollars selon Dealogic, ce qui fait de Microsoft l’entreprise tech la plus généreuse en termes d’acquisition. Parmi ses emplettes, on retrouve GitHub, LinkedIn ou encore Mojang Studios (créateur de Minecraft).
Et ça marche : Nadella a presque triplé le chiffre d’affaires de Microsoft depuis son arrivée et a vu le cours de son action être multiplié par huit.
Bref : La grande question était de savoir si Microsoft (qui produit la Xbox) allait la jouer perso en s’offrant l’exclu sur certaines licences comme Call of Duty d’Activision. Mais ça ne sera pas le cas : le GAFAM a conclu des accords avec Nintendo et Sony (Playstation) pour que “Call of” soit disponible sur leurs consoles.