Quand on parle d’inflation, il y a souvent une solution qui revient : indexer le salaire sur les prix (en clair, faire évoluer les salaires en fonction de l’évolution des prix).
Mais le contre-argument principal, qui vient notamment du président de la République, est la fameuse “boucle inflationniste”. On vous explique.
Étape 1 – Les salaires augmentent : Les travailleurs obtiennent une augmentation et ont donc désormais plus d’argent à dépenser.
Étape 2 – Virée shopping : Avec leurs salaires plus élevés, les travailleurs se font plaisir et font du shopping comme si demain n’existait pas.
Étape 3 – Les entreprises réagissent… : face à la demande qui augmente, elles décident d’augmenter les prix.
Étape 4 – … Et les travailleurs aussi : À mesure que les prix augmentent, ils se rendent compte que leur argent ne leur permet plus de mener la vie d’artiste. Ils réclament donc des augmentations. La spirale est lancée…
La boucle inflationniste : Hausse des prix -> baisse du pouvoir d’achat -> hausse des salaires -> baisse des marges des entreprises -> hausse des prix -> Et c’est reparti…
C’est dans les années 70-80 que l’indexation des salaires sur les prix a été prise la main dans le sac.
- Face à l’inflation devenue incontrôlable suite au choc pétrolier de 1970, le Premier ministre P. Mauroy avait décidé de supprimer l’indexation des salaires en 1982, ce qui a directement mené ver le résultat escompté : le ralentissement de l’inflation.
- La situation du marché du travail est différente de celle des années 1970 : le chomâge est élevé et les syndicats ont moins de poids pour négocier des augmentations de salaire comme en 1970.
- Dans une note récente, les économistes d’ING ont écrit qu’il y avait des signes que les entreprises ont augmenté les prix en anticipation des hausse des coûts, et qu’ “à partir du second semestre 2021, une part importante de la hausse des prix pouvait s’expliquer par la hausse des bénéfices des entreprises.” Ils appellent ça la spirale profit-prix.
- “Une potentielle spirale de baisse des salaires et de productivité peut aussi freiner la productivité et donc la croissance économique.”