Après 4 mois d’attente, les investisseurs ont enfin eu la présentation du plan de Slawomir Krupa, le nouveau directeur général de Société Générale (SG), visant à relancer la banque. 

• Problème : L’action SG a chuté de plus de 12% hier.
  

Un peu de contexte : La capitalisation du groupe stagne autour de 20 milliards d’euros, contre 76 milliards pour la BNP et 36 pour le Crédit Agricole. La SG est l’une des banques les plus mal valorisées du secteur en Europe par rapport aux actifs figurant à son bilan. Ce plan vise donc à sortir la banque du trou, mais S. Krupa a tenté le numéro du génie incompris avec une inspiration Greta Thunberg.

Son plan : « Nous allons accélérer la décarbonation de nos activités » et jouer « un rôle leader dans la transition énergétique, environnementale et sociale ». S. Krupa veut réduire de 50% par rapport à 2019 l’exposition au secteur de la production de pétrole et de gaz d’ici 2025, contre l’objectif initial de 20%. Et dans le concret, S. Krupa a annoncé la création d’un fonds d’investissement d’un milliard d’euros pour la transition. 

Pourquoi ? La SG a toujours été au fond de la classe quand ça parlait d’écologie. Elle est le troisième banquier de TotalEnergies depuis 2016, et a alloué plus de 11 milliards de dollars aux énergies fossiles en 2022. Ce plan vient donc bouleverser les objectifs de la banque et lui permet de se démarquer de ses concurrents.

• Les banques françaises sont les pires d’Europe en termes de lutte contre le changement climatique : au total, elles ont alloué près 16 milliards de dollars au secteur des énergies fossiles, loin devant les britanniques (4,3 milliards) et les espagnoles (3 milliards).
  

Sur le plan financier : Rentabilité, c’était le moodboard de Krupa hier matin qui veut économiser 1,7 milliards de dollars d’ici 2026 et renforcer le soldat Boursorama désormais rentable. Mais de l’autre côté, il vise une croissance faible entre 0 et 2%. Et le coup de grâce : les faibles dividendes représenteront à l’avenir entre 40% et 50% du résultat net contre 90% au titre de l’an dernier.

Bref : Il y avait de quoi éteindre les investisseurs. Mais Krupa n’est pas Amel Bent et il l’assume : viser la lune ne l’intéresse pas. « La feuille de route est réaliste. C’est celle dont la Société générale a besoin, une feuille de route où les promesses sont moins importantes que la capacité à les atteindre. »