C’est le montant de la levée de fonds de folie réalisée par Verkor, la startup française spécialisée dans les batteries de véhicules électriques, un nouveau record dans la French-Tech.
Comment en est-on arrivé là ? Tout a commencé à Grenoble en 2020 (oui Verkor n’a que 3 ans) avec 6 cofondateurs qui aspiraient à faire de l’Europe un acteur clé de la production des batteries de demain. Puis tout est allé (très) vite.
- En 2021, c’est Renault qui leur porte les premières attentions en leur achetant les batteries destinées aux véhicules électriques haut de gamme. En plus de la commande, Renault signe un partenariat stratégique et prend 20% du capital de l’entreprise.
- La même année, Verkor fait sa première levée de fonds. 100 millions d’euros pour bâtir un centre d’innovation à Grenoble – son usine de test.
- La startup est revenue autour de la table en 2022 pour lever 250 millions d’euros dans le but d’accélérer la construction du centre d’innovation.
- Hier, Verkor vient de boucler une levée de fonds historique pour construire une gigafactory à Dunkerque qui devrait ouvrir d’ici 2025 et créer 1 200 emplois directs.
Dans le détail : Verkor a levé 850 millions d’euros auprès d’investisseurs privés et de fonds, 600 millions sous forme de dettes de la Banque européenne d’investissement, et 650 millions de subventions françaises.
Et maintenant ? La réindustrialisation ? E. Macron nous l’avait martelé avant l’été et était allé à Dunkerque pour adouber la ville du Nord en « symbole » de sa politique de réindustrialisation tournée vers la transition écologique. L’usine Verkor sera à Dunkerque dans la “Batterie Valley” où le consortium franco-allemand ACC (Stellantis, TotalEnergies et Mercedes-Benz) a déjà lancé des projets d’implantation.
- “La France attire, se réindustrialise, décarbone son économie, crée des emplois !” a déclaré E. Macron sur X.
- Suivi de près par le gouvernement, Verkor est le symbole de la réindustrialisation. Le messie devra permettre à l’industrie automobile française d’atteindre l’objectif de deux millions de voitures électriques produites en France en 2030.
- L’usine produira chaque année 16 GWh de batteries dès 2025, dont trois quarts sont déjà réservés à Renault.
Bref : L’Etat français finance le projet dans l’espoir de faire monter en puissance l’industrie européenne de la voiture électrique face à la concurrence asiatique. Et de son côté, la région des Hauts-de-France veut se réincarner en leader de la production de batteries en Europe. Rien que ça.