Le méga-procès du gouvernement américain vs Google commence aujourd’hui.
Pourquoi on en parle ? On parle du plus important procès antitrust intenté contre une GAFAM depuis 1998, quand l’empire Microsoft de B. Gates a été poursuivi pour comportement anticoncurrentiel. Après trois ans d’enquête, plus de 150 témoins et 5 millions de pages de docs, le résultat du procès pourrait bouleverser la Silicon Valley.
Contexte : Tous les 20-25 ans, les autorités antitrust du ministère de la Justice américaine s’en prennent à une entreprise tech dominante. Le premier, c’était IBM (1969-1982), puis Microsoft en 1998-2002. C’est désormais au tour de Google.
- Chacun de ces procès s’est déroulé durant des transitions dans l’informatique : du mainframe au PC pour IBM ; du PC isolé au Web pour Microsoft. L’avènement de l’IA plane désormais pour le cas de Google.
- Le 20 octobre 2020, le gouvernement américain a officiellement accusé Google de maintenir illégalement un monopole sur ses activités de recherche (dont il détient ≈ 90 % de parts de marché) et de publicité sur les recherches.
Dans le viseur : les « accords d’exclusivité » de Google avec des sociétés comme Apple (qui utilise donc Google sur son navigateur Safari en échange de 15 à 20 milliards de dollars par an) et Samsung… au détriment d’autres acteurs. Par exemple, un utilisateur de smartphone Android doit suivre 15 étapes avant de pouvoir utiliser DuckDuckGo (un moteur de recherche axé sur la confidentialité) comme moteur par défaut.
Pronostics : Comme IBM et Microsoft, Google devrait s’en sortir sans trop de bleus après ces dix semaines de procès. Pour sa défense, K. Walker, président des affaires mondiales de Google, devrait insister sur l’émergence de la concurrence (TikTok, ChatGPT, …) qui menacent le géant américain, et sur la volonté des utilisateurs :
- ” ‘Google’ est la requête la plus recherchée sur le moteur de recherche Bing de Microsoft. [..] Les gens savent qu’ils ont des choix et ils les font”, a rappelé Walker.
Bref : Le géant de la tech a dépensé des millions de dollars en frais d’avocats et de lobbyistes selon le New York Times. Pour rappel, IBM, qui a mené la bataille pendant 13 ans et Microsoft, pendant 4 ans, ont tous les deux perdu de l’élan sur leurs marchés malgré leur victoire en procès.