Johnny doit se retourner dans sa tombe avec les feux de forêts qui s’enchaînent. Et pour ceux qui avaient encore un doute, c’est bien le réchauffement climatique qui est en cause selon le World Weather Attribution (réseau international de chercheurs).
Pourquoi on en parle ? Le problème n’est pas sur le point de se régler : la consommation mondiale de charbon pourrait atteindre un “niveau record” en 2023 après avoir déjà atteint un record absolu en 2022 selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE). Pour ne rien arranger, juillet est en passe de devenir le mois le plus chaud de l’histoire selon l’observatoire européen Copernicus.
Contexte : Le charbon est le principal responsable du réchauffement climatique. L’ONG Greenpeace le décrit comme “le moyen le plus sale et le plus polluant de produire de l’énergie”.
Dans les faits : La consommation de charbon a augmenté de 3,3 % pour atteindre un nouveau record de 8,3 milliards de tonnes métriques en 2022. Et au premier semestre 2023, l’Agence estime à environ 1,5% la croissance de la demande mondiale en charbon, à 4,7 milliards de tonnes.
Dans le détail : L’AIE a ajouté que cette hausse de la demande était essentiellement drivée par la demande asiatique.
- “La forte croissance continue des économies asiatiques compense les baisses en Europe et en Amérique du Nord […] En 2023 et 2024, de légères baisses de la production d’électricité au charbon seront probablement compensées par une augmentation de l’utilisation industrielle du charbon.”
Comment en est-on arrivé là ? Après des années de volatilité élevée à cause du Covid et de la guerre en Ukraine, le prix du charbon s’est stabilisé début 2023, ce qui a donc attiré du monde dans un contexte de crise.
- La Chine, l’Inde et l’Asie du sud-est consomment environ trois quarts du charbon mondial cette année. Les importations chinoises de charbon ont augmenté de près de 50% sur un an au premier semestre.
- Avec l’arrêt des livraisons de gaz russe à l’UE, de nombreux pays, dont la France, se sont tournés vers ce combustible qu’ils reniaient jusque-là.
Bref : Il y a tout de même une bonne nouvelle : l’Europe et l’Amérique du Nord, qui représentaient 40% de la consommation mondiale il y a une trentaine d’années, ne représentent plus que 10% aujourd’hui, et ça, c’est en grande partie grâce au développement des énergies renouvelables.