Le géant français du luxe Kering (propriétaire de Gucci, YSL, Alexander McQueen, etc.), qui a récemment annoncé un remaniement de sa direction, est mis sous pression par le fonds d’investissement Bluebell Capital.
Pourquoi on en parle ? Alors que LVMH, Hermès et l’Oréal se prélassent dans leurs records de ventes et attirent les investisseurs comme des paparazzis, pour Kering l’ambiance est un peu différente : malgré de bons résultats en 2022, les investisseurs font de moins en moins confiance au groupe et se font la malle.
L’offensive de Kering : Pour rattraper son retard, Kering a déjà procédé à quelques changements. En février, le groupe a créé une division Kering Beauté puis en juin, il a racheté le parfumeur britannique Creed. Mais le plus gros changement reste le remaniement cette semaine de la direction du groupe, avec notamment le changement de PDG de Gucci (qui représente la moitié des ventes du groupe mais qui rame face à la concurrence).
- “Nous construisons une organisation plus solide pour capter pleinement la croissance du marché mondial du Luxe”, a déclaré F-H Pinault, PDG de Kering.
Bluebell Capital s’invite à la fête : Selon Bloomberg, le fonds d’investissement activiste Bluebell Capital est entré au capital de Kering, pour une participation inférieure à 5%. C’est peu, mais c’est assez pour mettre des coups de press’ au groupe. Le fonds recherche des améliorations de performances opérationnelles dans les activités de Gucci, des changements organisationnels et de potentiels nouveaux accords.
Rappel : Un fonds d’investissement activiste prend des participations minoritaires dans des sociétés qu’il estime mal gérées. Il monte ensuite au créneau et les incite à prendre des mesures pour augmenter leur valeur boursière et réaliser la plus value.
En plus de ça : Bluebell Capital, qui détient aussi une participation dans Richemont, a évoqué une fusion entre Kering et ce groupe Suisse du luxe pour créer un mastodonte et concurrencer l’autre boss final : LVMH. Ce ne sera pas une mince affaire puisque selon B. Arnault (PDG de LVMH), qui a déjà tenté un rapprochement, Richemont souhaite “rester indépendant”.
Bref : Les choses changent du côté de Kering mais selon A. Hayate, gérante de fonds chez Edmond de Rothschild, “les résultats du deuxième trimestre devraient être assez faibles. Kering doit donc montrer une réelle amélioration de ses résultats s’il veut être réévalué à la hausse” par les analystes. Affaire à suivre…