La Russie a déclaré ce lundi qu’elle suspendait sa participation à l’accord sur les céréales de la mer Noire.
Pourquoi on en parle ? L’ONU et d’autres ONG estiment que l’accord, qui a permis l’exportation de céréales ukrainiennes via la mer Noire malgré le blocus russe, a été crucial pour stabiliser les prix de l’alimentaire dans le monde, dans un contexte de crise alimentaire. Concrètement, la sécurité alimentaire mondiale est en jeu.
Contexte : L’Ukraine fait partie des trois premiers exportateurs mondiaux d’orge, de maïs et d’huile de colza. C’est aussi de loin le plus grand exportateur d’huile de tournesol (46% des exportations mondiales). Et depuis sa signature en juillet 2022, cet accord a garanti le passage de plus de 32 millions de tonnes métriques de denrées alimentaires depuis les ports ukrainiens.
- Cet accord, qui avait été facilité par l’ONU et le gouvernement turque, a été prolongé plusieurs fois sur des délais de plus en plus courts.
Pourquoi la Russie a rage quit ? Non pas à cause des attaques ukrainiennes en Crimée, mais à cause de ses conditions qui “n’ont pas été remplies”. Moscou s’est plaint que l’accord a bénéficié à l’Ukraine plus qu’à la Russie, touchée par les sanctions occidentales qui limitent ses exportations d’engrais et de blé vers les marchés étrangers.
Quel impact pour nous ? La décision pourrait faire grimper les prix des denrées alimentaires, mais les pays développés seront moins exposés aux retombées malgré tout. Les plus grandes victimes seront les pays pauvres.
- “Cette décision sera ressentie le plus douloureusement par les 349 millions de personnes dans le monde confrontées à l’insécurité alimentaire” a déclaré D. Miliband, président de l’International Rescue Committee.
Un peu de recul : les prix du blé sont en baisse de 52% par rapport aux records de mars 2022 après l’invasion de l’Ukraine, et les prix du maïs sont inférieurs de 38% comparé aux niveaux d’avril 2022, lorsqu’ils ont atteint un all time high de 10 ans. Disons donc qu’on a un peu de marge.
Bref : Moscou a déclaré être prêt à reconsidérer l’accord lorsque ses conditions seront remplies, et l’espoir repose désormais sur le président turc Recep Tayyip Erdogan qui doit rencontrer en août son homologue russe.