Le syndicat patronal du Medef a nommé son nouveau président Patrick Martin.
Pourquoi on en parle ? Quand on dit Medef, la plupart des Français ont tendance à penser aux grands méchants patrons… Et c’est notamment l’un des nombreux chantiers dans lequel P. Martin devra mettre les mains à la pâte.
Contexte : Le Medef (Mouvement des Entreprises De France) est le premier syndicat patronal : il représente et fait valoir les intérêts des entreprises en prenant part aux négociations sociales, intervient sur les décisions fiscales et réglementaires qui pèsent sur les entreprises, et porte la voix des dirigeants dans les médias.
Qui est Patrick Martin ? P. Martin, c’est quelqu’un. En 1987, il prend les rênes de Martin Belaysoud, l’entreprise familiale fondée en 1829 et spécialisée dans la distribution pour les secteurs du bâtiment et de l’industrie. À l’époque, l’entreprise employait 250 personnes et générait 50 millions d’euros. Aujourd’hui, l’entreprise emploie 3 000 personnes et a généré plus d’un milliard en 2022. Bon, il ne peut pas fêter ça sur la chanson “Started from the bottom”, mais ça reste quand même très fort.
- Patrick Martin et sa famille occupent la 352e place au classement des fortunes de France 2023 avec un patrimoine estimé à 360 millions d’euros.
Et maintenant ? P. Martin succédera donc à son N+1 Geoffroy Roux de Bézieux, à la tête de l’organisation depuis 5 ans. Il a été président de fédération du Medef locale de l’Ain, et c’est la première fois qu’un président local (hors du petit cercle parisien) arrive à la tête du syndicat.
Le patron des patrons devra globalement consolider l’influence du Medef après la succession des crises (gilets jaunes, Covid, Ukraine) :
- Peser dans le nouveau contexte politique : défendre les entreprises en contexte de crise sur lesquelles on a souvent tendance à remettre la faute.
- Gérer le « post-retraites » : de nombreux accords pourraient voir le jour dans les prochaines semaines, et pour ça, P. Martin devra établir un lien de confiance avec Marylise Léon, son alter ego de la CFDT tout juste élue.
- Trouver sa place à Bruxelles : étendre son influence pour défendre les entreprises contre le poids des réglementations de l’UE, notamment environnementales, qui se sont multipliées ces dernières années.
Bref : P. Martin devra aussi redorer son image en interne compte tenu des quelques critiques qui estiment que le Medef est vieillissant et trop éloigné de la réalité des entreprises. Et c’est peut-être là que le background territorial de P. Martin pourrait jouer en sa faveur.