Le 6 mai 2010 a été une journée historique pour la bourse. Un flash-crash historique de 4 minutes 30 a fait plonger des titres de près de 10% et a effacé près de 900 milliards de $ avant de rebondir comme si de rien n’était.

Le principal accusé : le trading de haute fréquence. 

Dans les faits : Le High frequency trading (HFT pour les intimes) est un système de trading fondé sur des algorithmes ultra sophistiqués, permettant de réaliser des transactions financières en exploitant les écarts de prix à une vitesse record sans aucune intervention humaine.

• Le HFT a percé dans les années 2000, où il représentait près de 75% des volumes de transactions, grâce au développement informatique et à la globalisation financière débutée dans les 80’s.
  

Le HFT s’utilise sur de nombreux actifs comme des actions, devises, obligations, et il permet : 

• D’arbitrer entre les marchés : en repérant les différences de cotation entre les places financières pour un même titre. 
  

• D’exécuter des ordres plus vite que son ombre, afin de réaliser des profits faibles mais sur un volume de transaction important.
  

• De liquider rapidement des positions grâce au volume élevé des transactions, et d’améliorer l’efficience des marchés puisque le HFT permet de réduire les écarts de prix. 
  

Comment y avoir accès ? Le HFT était réservé aux professionnels des salles de marchés, comme les banques ou les hedge funds, mais cette innovation s’ouvre aussi aux particuliers avertis. Elle n’est évidemment pas à la portée de tous puisqu’elle est ultra coûteuse (en ressources informatiques et en connaissances).

• Vous vous en doutez, comme beaucoup d’innovations financières, le HFT peut poser problème. Un gros risque d’asymétrie d’information peut sauter aux yeux, puisque les analyses de cours de Bourse sont inaccessibles aux acteurs qui n’utilisent pas le HFT. 
  

• Certains considèrent même que le HFT manipule les cours grâce au “layering”, qui consiste à placer des ordres d’achat ou de vente et de les annuler immédiatement après pour tromper les acteurs. 

Résultat : Le HFT rend donc des titres très volatils. Si des traders hautes fréquences ont des positions similaires, il peut y avoir des mouvements de prix importants, et cette volatilité est amplifiée par des bugs informatiques. 

• Les flash crashs illustrent bien ce problème. En septembre 2021, un flash crash de Bitcoin a fait perdre plus de 1 milliard de $ à des investisseurs qui misaient sur un effet de levier. 
  

Bref : le HFT est autant critiqué que salué. Selon une étude de l’autorité britannique de régulation financière, les traders à haute fréquence gagnent près de 5 milliards de $ par an sur les marchés boursiers mondiaux en profitant de prix marginalement obsolètes. Mais s’il permet de générer des profits grâce à un volume de transactions important, le HFT peut aussi dérégler les marchés…