Cette année, le secteur du luxe est devenu pour le marché européen ce que les GAFAM sont pour les États-Unis : des entreprises dominantes avec une croissance tout terrain.
Mais hier, l’action LVMH et Hermès ont chuté respectivement de 5% et 6,5% après la note aux investisseurs de la Deutsche Bank.
Comment en est-on arrivés là ? Alors qu’on parle de crise depuis le début de l’année, le secteur de luxe, lui, semble être dans un monde parallèle :
- Hermès : +37,3% en 2023
- LVMH : +26,5% en 2023
- Kering : +12% en 2023
Rappel : Ce rallye a essentiellement été drivé par la réouverture de l’économie chinoise (avec la fin de la politique zéro Covid) et la libération des Chinois prêts à tout pour mettre la main sur un sac Birkin après des années de restrictions Covid.
À noter : L’Asie et les États-Unis sont des marchés importants pour les entreprises du luxe. L’Asie (hors Japon) représentait 30% des ventes de LVMH en 2022, et les États-Unis en représentaient 27%. Cette année, LVMH est devenue la première entreprise européenne à dépasser les 500 milliards de dollars de capitalisation et son PDG Bernard Arnault est devenu l’homme le plus riche du monde.
Problème : “Le ralentissement, jusqu’à une croissance négative sur un an aux États-Unis, est une préoccupation croissante, en particulier compte tenu des signes de ralentissement de la demande de consommateurs modestes plus sensibles à l’économie” a déclaré M. Garland, analyste de la Deutsche Bank, à propos du secteur du luxe, ce qui a donc engendré une chute du secteur.
Bref : Les analystes commencent à se demander si le luxe ne commence pas à s’essouffler. Mais en réalité, Deutsche Bank pense juste que la hype sur les gros noms comme LVMH et Hermès va s’estomper, et préfère privilégier les groupes qui possèdent une forte exposition à la Chine mais une faible exposition aux Etats-Unis avec une valorisation attrayante comme Richemont, Swatch et Moncler.