On vous en parlait en début de semaine et c’est l’heure de faire un premier bilan. Les résultats du premier trimestre de certains industriels (ceux qui fabriquent les produits) et distributeurs (ceux qui les vendent en rayon) sont sortis avec un même constat :
- Carrefour (distributeur) : chiffre d’affaires en hausse de 12,3% “en raison de la hausse des prix.”
- Danone (industriel) : +11,6% “grâce à l’augmentation du prix”
- Nestlé (industriel) : +5,6% “grâce à des hausses de prix”
- PepsiCo (industriel) : +10,2 % avec des produits PepsiCo 16% plus chers au dernier trimestre
Comment c’est possible ? C’est simple : ils ont augmenté les prix, ils ont prié, et ont attendu de voir ce qu’il se passe. La recette est plutôt bonne puisque malgré l’inflation, le volume de ventes pour les industriels et les distributeurs ne semble pas être tant impacté que ça.
Rappel : Même si, visiblement, ce n’est pas évident pour tous les industriels, les prix des matières premières ont baissé de 20% depuis le pic de mars 2022 selon l’indice de l’ONU. Malgré ça, les prix en rayon sont restés bloqués en mars 2022… Mais ça n’a arrêté personne. Même constat chez les fast-food :
- Chipotle a déclaré que ses commandes ont augmenté au dernier trimestre par rapport à la même période l’an dernier malgré un supplément de +10% sur les prix entre-temps qui est passé crème.
- McDo s’est aussi goinfré au premier trimestre avec un chiffre d’affaires nettement supérieur aux attentes à 5,9 milliards et un bénéfice net en hausse de 63% à 1,8 milliard. Et non, ce n’est pas grâce aux frites de légumes, mais toujours grâce à la hausse des prix.
Est-ce que ça va durer ? Début avril, Bruno Le Maire a demandé aux industriels et aux distributeurs de renégocier leurs contrats pour baisser les prix. Il souhaite aussi intégrer une “clause de revoyure” dans les contrats pour réagir plus vite aux fluctuations des prix des matières premières.
Bref : Après le luxe, ce sont désormais les industriels et la grande distribution qui bombent le torse avec leur “pricing power”. Mais quoi qu’il en soit, certaines entreprises comme Coca-Cola, qui a aussi profité de la trend, prévoient d’arrêter ce cirque avant de voir une baisse de la demande comme l’ont vu Pepsi ou McDo. Selon G. Roux de Bézieux, président du Medef “l’offre et la demande vont faire que d’ici la fin de l’année, l’inflation va ralentir”.