Obtenir un crédit immobilier ces derniers temps est aussi compliqué que de renouveler ses papiers d’identités : le nombre de nouveaux crédits immobiliers a baissé de presque 40% en un an selon la Banque de France (BdF).
Pourquoi on en parle ? Au vu de ce problème, le ministère de l’économie veut assouplir les conditions actuelles d’octroi de crédit immobilier, sauf que la BdF estime que l’assouplissement ne ferait qu’aggraver les problèmes.
Pourquoi les banques ne prêtent plus ? Depuis le 1er janvier 2022, les banques françaises doivent respecter certains critères définis par le Haut conseil à la stabilité financière (HCSF) pour accorder un crédit immobilier dont celui du “taux d’effort”. Concrètement, les emprunteurs peuvent s’endetter à 35% maximum sur une durée d’endettement de 27 ans au plus dans certains cas.
Problème : avec la hausse des taux de la BCE, les taux de crédit immobilier sont passés de 1,20% à 3,20% en l’espace d’un an. Mais de l’autre côté, les prix de l’immobilier n’ont pas bougé, et emprunter revient donc souvent à s’endetter au-delà de la limite légale des 35%, et c’est là que Bercy veut entrer en jeu.
Comment s’y prendre ? C’est simple : le ministère de l’économie veut augmenter le taux d’endettement de 35% à 37% et a déclaré vouloir s’assurer que les normes qui visent à protéger contre le surendettement “ne deviennent pas un obstacle à l’accès au crédit”. Les banques pourraient donc choisir au cas par cas d’augmenter les taux d’endettement et autoriser les prêts sur 30 ans.
Problème : Selon la BdF, cet assouplissement “risquerait de pousser nombre de ménages vers des situations de surendettement […] Ce serait le plus mauvais moment pour le faire, alors que l’endettement des ménages français, à 66% du PIB, est déjà supérieur au reste de la zone euro et à tous nos grands voisins.”
Plus encore : Les banques ont la possibilité de déroger à ces critères pour 20% des crédits accordés mais cette flexibilité “n’est utilisée que partiellement par les banques, à 14,5%”. Toujours selon la BdF, la baisse d’octrois de crédits s’expliquerait avant tout par la baisse de la demande des ménages qui “ont satisfait beaucoup de leurs demandes durant ces années” et qui “attendent de façon assez logique la stabilisation des prix de l’immobilier.”
Bref : On parle souvent de la hausse des taux et cet exemple illustre parfaitement l’impact concret sur l’économie. L’objectif des Banques centrales est de réduire les prix, et c’est exactement ce qui en train de se passer : ↑ inflation => ↑ taux d’intérêt par la Banque centrale => ↑ coût des crédits => ↓ consommation => ↓ Prix. Et RDV en juin à l’occasion de la prochaine réunion du HCSF pour connaître la décision finale. On vous tient au courant.