Le PDG de TikTok Shou Zi Chew était interrogé ce jeudi par le Congrès américain dans le cadre de l’examen d’une loi qui pourrait bannir TikTok aux États-Unis.
Contexte : TikTok compte désormais 150 millions d’utilisateurs mensuels aux États-Unis (soit 45% de la population), 3e pays où l’application est la plus téléchargée selon Apptopia. Les régulateurs soupçonnent que TikTok envoie ses données au Parti communiste chinois, et en bonus, ils lui reprochent son “algorithme addictif” qui arrive à nous faire regarder pendant des heures des personnes en train de danser ou cuisiner.
Rappel : La loi en Chine permet au gouvernement d’obtenir des informations auprès d’entreprises basées en Chine à des fins de sécurité nationale.
La déclaration du PDG : “ByteDance n’est pas un agent de la Chine ou de tout autre pays” a déclaré Shou Zi Chew. Il a ajouté que la finalisation du “Project Texas” mettrait de l’ordre dans tout ça : le plan inclut la suppression des données de certains serveurs comme en Virginie où ils sont encore accessibles par les employés de ByteDance basés en Chine.
Mais ça n’a pas suffit. “Je pense franchement que votre témoignage a soulevé plus de questions pour moi que de réponses”, a déclaré la représentante démocrate Lisa Blunt Rochester.
Et maintenant ? L’administration Biden souhaite que ByteDance vende sa participation dans la version américaine (TikTok), et selon les spécialistes, la performance de Chew “catastrophique” ne fera qu’accélérer le processus. Mais les enjeux vont en réalité au-delà des données.
Dans le détail : Interdire TikTok, c’est la meilleure façon de braquer les jeunes, donc toute une génération de potentiels électeurs démocrates (parti de Biden), un groupe électoral qui a été crucial pour le succès surprise des démocrates aux élections des midterms l’an dernier et qui le sera potentiellement aux présidentielles l’an prochain.
Bref : De plus en plus d’États se penchent sur la question TikTok : la Commission européenne a annoncé interdire TikTok sur les appareils professionnels de son personnel pour « protéger les données » de l’institution. Mais l’interdiction de la plateforme aux USA n’est pas qu’une histoire de confidentialité et de données. La popularité de l’appli, qui permet à de nombreux Américains de vivre, pousse désormais l’affaire sur le terrain politique et là, c’est plus tendu.