Évidemment, avec la journée de la femme, c’est l’occasion de mettre un coup de projecteur sur tout ce qui ne va pas.
« L’égalité entre les sexes s’éloigne de plus en plus. Au rythme actuel, (l’organisation) ONU Femmes la fixe à dans 300 ans », a dénoncé A. Guterres, le chef de l’ONU, lors de son intervention devant la Commission de la condition de la femme avant-hier.
Pourquoi 300 ans ? L’organisation ONU Femmes fixe une durée de 300 ans compte tenu (principalement) des inégalités dans les pays pauvres. A. Guterres a cité les taux élevés de mortalité maternelle, les filles forcées à se marier tôt et les filles kidnappées et agressées pour avoir fréquenté l’école.
En France : Les enjeux sont évidemment différents des pays pauvres et concernent plutôt la vie en entreprise. Seules trois entreprises du CAC 40 (indice boursier regroupant les 40 plus grandes entreprises françaises) sont dirigées par des femmes. Selon une étude de BCG, parmi les 120 startups les plus performantes, une sur deux n’a aucune femme dans son « noyau exécutif » (six premiers postes).
Plus encore : Les startups du Next 40 (les 40 plus grandes startups françaises) ne comptent que 18% de femmes dans leurs instances dirigeantes, contre 20% pour le CAC 40. Et la “bonne mauvaise nouvelle”, c’est que la France est le pays le plus performant en matière d’égalité des genres dans les grandes entreprises en 2022.
Quelles conséquences ? Selon Moody’s, le manque à gagner pour l’économie mondiale lié aux inégalités de sexe dans le monde du travail est estimé à 7 000 milliards de dollars. À ce rythme, Moody’s mise sur 132 ans pour combler l’écart.
L’étude se base sur l’augmentation que les femmes des pays de l’OCDE, âgées de 25 à 64 ans, auraient si leur salaire était égal à celui de leurs homologues masculins. “Cela augmenterait la production potentielle dans l’OCDE (qui inclut les grandes puissances mondiales) de près de 10% et la production mondiale de 6,2%” selon Moody’s.
Une note d’espoir : P. Sanchez, Premier ministre espagnol, a annoncé samedi un projet de loi pour rendre obligatoire la parité au gouvernement, dans les listes électorales et dans les conseils d’administration (CA) des grandes entreprises. Pour rappel, l’Espagne est aux droits des femmes en Europe ce qu’est la France à la grève, pionnière.
Bref : Guterres a “peut-être” mis le doigt sur un sujet : “Des siècles de patriarcat, de discrimination et de stéréotypes néfastes ont créé un énorme fossé entre les sexes dans la science et la technologie”.