En Suède, le nombre d’entreprises en faillite a augmenté de 47% sur un an pour atteindre un plus haut niveau depuis au moins une décennie. Le coupable: le marché de l’immobilier.
Pourquoi on en parle ? Après une explosion des prix de l’immobilier (de 30%) pendant la pandémie, le marché a connu sa pire chute depuis trente ans, ce qui a provoqué des faillites dans le secteur de la construction.
On parle souvent des effets secondaires du relèvement de taux par les Banques centrales, en voilà un exemple concret : la Riksbank (Banque Centrale Suédoise) a dû augmenter les taux pour contrer l’inflation (à 12,3%), au risque de ralentir l’économie… et d’accélérer la chute du marché immobilier.
Rappel : hausse des taux d’intérêt ⇒ hausse du coût de l’emprunt ⇒ baisse de la demande de logement ⇒ baisse des prix.
Résultat : Selon la société publique de prêts immobiliers SBAB, la baisse des prix a atteint 17% en janvier depuis son pic en mars 2022. D’après G. Helgesson, analyste à la Nordea Bank, “c’est une conséquence directe de l’augmentation des taux de la Riksbank”.
Et maintenant ? Selon E. Brodin, économiste au National Institute of Economic Research, les prix devraient continuer de “baisser tout au long du premier semestre 2023” avant de se stabiliser une fois que la Riksbank se calmera sur la hausse des taux d’intérêt.
Clou du spectacle : les sociétés immobilières représentent 44% des prêts des banques commerciales (c’est beaucoup). On pense évidemment au risque pour la stabilité financière du pays mais pas de panique : un krach est peu probable selon certains dirigeants suédois.
Et en France ? On n’y échappe pas : selon le réseau L’Adresse, les prix pourraient baisser de 5 à 10% en 2023 avec la hausse des taux d’intérêt et le durcissement des conditions d’accès à l’emprunt.
Bref : dans son rapport d’octobre sur la stabilité financière, le FMI évoque un « point de basculement » de l’immobilier mondial. Dans le scénario le plus pessimiste, les prix pourraient chuter de 25% dans les pays émergents et de plus de 10% dans les pays développés.