Non pas ça, pas maintenant, pas après tout ce qu’ils ont fait… Les États-Unis sont peut-être sur le point de faire défaut sur leur dette. 

Comment c’est possible ? Le Congrès fixe un plafond (une limite) du montant que le gouvernement américain peut emprunter pour payer ses dépenses : personne ne sait vraiment pourquoi ce mécanisme existe et c’est propre aux USA. Actuellement, le plafond est fixé à 31 400 milliards de dollars, sauf que ce plafond a été atteint hier et la solution repose sur la négociation de ce fameux plafonnement. 

Résultat : le problème ne se réglera ni dans un octogone, ni par une manif mais au Congrès, la seule institution à pouvoir faire augmenter le fameux plafond de la dette.

Problème : le rehaussement du plafond est censé être un formalité : il a été voté près de 80 fois depuis les années 1960. Mais ce vote est de plus en plus tendu ces dernières années, surtout quand les républicains contrôlent la Chambre des représentants et que les démocrates sont à la Maison Blanche, comme c’est actuellement le cas. Le combat s’annonce épique : 

• Les républicains (conservateurs) ont élu K. McCarthy à la présidence de la Chambre à une condition : que le nouveau plafond soit voté uniquement si les dépenses publiques sont réduites. Si ce n’est pas le cas, ils bloqueront le relèvement sans pitié.
  
• McCarthy ou pas, la Maison Blanche (démocrate), elle, s’en bat les burettes : le nouveau plafond doit être adopté sans aucune condition selon elle.

Et en cas de défaut des USA ? La réputation des USA en tant qu’emprunteur commencerait à ressembler à celle d’un oncle au chômage qui passe sa vie au PMU. Et cette confiance est indispensable au bon fonctionnement de l’économie américaine mais aussi pour les investisseurs… 

Quel impact sur notre portefeuille ? Les marchés financiers entreraient probablement en chute libre et l’économie américaine s’effondrerait. La confiance dans le dollar pourrait tanguer, ce qui provoquerait son affaiblissement et donc une chute des actions. Il ne manquerait plus que ça…

Bref : J. Yellen, secrétaire au Trésor américain, a déclaré que le département a commencé à prendre des “mesures extraordinaires” pour payer les factures du gouvernement. Les États-Unis sont à 78 milliards de dollars de la limite actuelle de 31 400 milliards de dollars et ont jusqu’à juin pour se mettre au clair. Et pour le moment, les marchés boursiers ferment les yeux, mais pendant combien de temps ? Telle est la question.