Comme pressenti ces derniers jours, la Banque centrale européenne (BCE) a relevé ses taux directeurs de 50 points de pourcentage hier. Ses taux sont désormais à 2%, un record depuis la crise financière de 2008.
Le même combat, pas la même histoire
Les USA et l’Europe partagent beaucoup de choses, comme un niveau d’inflation qu’on n’avait pas vu depuis le dernier tube de Faudel. Mais ce dont on ne parle pas beaucoup, c’est la nature de l’inflation.
États-Unis : l’inflation américaine est un peu plus mesquine que l’européenne. Elle est plus persistante puisqu’elle est due à l’emballement des américains après la levée des restrictions sanitaires.
Europe : l’inflation vient en grande partie de la hausse des prix de l’énergie et de la guerre en Ukraine qui a engrainé les prix de l’énergie et des produits alimentaires. Ce type d’inflation (exogène) est plus douloureuse que l’inflation américaine, mais aussi plus transitoire. La BCE devrait donc adopter une réponse relativement modérée.
Quelle solution ? Côté américain, il faut remonter les taux d’intérêt avec autant d’agressivité que les Marocains sur le terrain mercredi soir. Côté européen, la situation est plus délicate ; ils doivent adopter une approche plus mesurée et ne pas réagir de manière excessive à l’inflation, au risque de faire tomber l’économie en récession.
Quelles conséquences pour nous ?
Navré d’avance pour ceux qui voulaient partir de chez papa-maman cette année : les banques ont suspendu leur distribution de crédits immobiliers jusqu’en janvier. Elles attendent la prochaine hausse du taux d’usure (le taux maximal auquel elles sont autorisées à prêter) pour ne pas risquer d’accorder des crédits à perte.
La Bourse a aussi été refroidie : le Nasdaq (tech américaine) et le CAC40 (40 plus grandes entreprises françaises) ont baissé de plus de 3% et le S&P 500 (500 plus grandes entreprises US) de 2,50%.
Bref : Les récents rapports sur l’inflation en Europe ont montré que l’inflation commençait à s’essouffler, ce qui devrait potentiellement convaincre la BCE de ralentir le rythme en 2023. Mais apparemment, ce n’est pas encore fini : Christine Lagarde, présidente de la BCE, a déclaré qu’il faudrait encore augmenter les taux “de manière significative” pour mettre l’inflation à terre…