16/12/2022
Le point macro
Les marchés ont la gueule de bois avec autant d’annonces majeures de remontée de taux en quelques jours (FED, BCE, Banque d’Angleterre, et Banque Nationale Suisse). La lucarne est signée C.Lagarde, présidente de la BCE, qui a donné le ton avec un discours que les investisseurs ne voulaient pas entendre.
Que s’est-il passé ?
“Les taux vont continuer de remonter à un rythme soutenu pour que les conditions financières soient suffisamment restrictives”. Le genre de discours peu accommodant mais finalement sans surprise quand on sait que l’inflation en zone euro atteint 10%. Mais C.Lagarde est allée plus loin, ce qui explique le décrochage des indices. Explications.
Au-delà de la remontée de taux attendue par le consensus, “l’économie pourrait se contracter lors des 6 prochains mois”, en clair, les perspectives de croissances annoncées ne sont pas favorables. Mais cela n’arrête pas la BCE qui doit continuer d’agir tant que l’inflation ne retrouvera pas les 2% par an. D’autres indicateurs, comme la croissance des salaires, se renforcent, ce qui laisse à penser que les tensions sur les prix devraient durer.
Bref : les marchés se sont réajustés puisque une économie qui ralentit avec des banques centrales qui n’ont pas l’intention de les soutenir, voire même de continuer à serrer la vis, correspond à la recette parfaite pour entamer une correction. Le CAC 40 réalise sa pire journée depuis le mois de février.
Le focus
Les inscriptions hebdomadaires au chômage aux États-Unis sont au plus bas depuis 2 mois et demi avec 211K inscriptions contre 230K attendu. Une nouvelle peu rassurante qui fait écho avec ce qu’affirme J.Powell hier en conférence de presse, à savoir que le marché de l’emploi est extrêmement tendu.
C’est un élément déterminant dans la lutte contre l’inflation et certainement le facteur prédominant aux yeux de la FED (Banque centrale américaine) aujourd’hui. Une dynamique d’emploi trop importante est synonyme d’une bonne santé économique, mais ce n’est pas vraiment ce qu’attendent les banques centrales pour le moment.
Rappel : Baisse du chômage → Hausse du pouvoir d’achat → Hausse de la consommation → Hausse de l’inflation
Le point micro – Biomérieux
Le titre Biomérieux se démarquait en début de journée alors que la majorité des places boursières évoluent dans le rouge. La direction a relevé ses objectifs 2022 suite à l’épidémie de grippe en cours et la reprise du covid-19.
Le résultat net devrait avoisiner les 660 millions € contre 600 millions € initialement prévu. La société affirme que sa croissance des ventes en 2023 pourrait être de 8 à 10%, portée par son dispositif Biofire, utile pour le diagnostic de maladies respiratoires. Le broker Oddo relève son objectif de cours de 96€ à 105€ en restant “neutre”.

Analyse graphique – CAC 40
Hier, l’indice évolue en baisse de -3,09% à 6522 points qui constitue un signal baissier assez marqué, sous la zone de support (anciennement résistance) des 6600 points.
Le discours peu accommodant des banques centrales à fait plier le marché, mais à ce stade rien ne laisse à penser que les indices peuvent retrouver leurs niveaux du mois de septembre. Une forme de consolidation peut se mettre en place en allant chercher à court terme la zone des 6350 points, support assez important par la moyenne mobile à 200 jours dessinée en bleu.
A plus long terme, des GAP (écart de cotation) restent à combler, en particulier ceux du mois de novembre aux alentours des 6290 points.

Calendrier éco du vendredi 16 décembre
- 8h00 Vente au détail (novembre) Britannique (prévu 0,3%, précédent 0,6%)
- 09h15 Indice PMI services France (prévu 49,1, précédent 49,3)
- 09h15 Indice PMI manufacturier France (prévu 48,2, précédent 48,3)
- 10h30 Indice PMI manufacturier Britannique (prévu 46,5, précédent 46,5)
- 11h00 Inflation Zone euro (novembre) (prévu 10%, prévu 10%)
Rappel : Les indices PMI sont des indicateurs d’activités qui permettent de savoir si nous connaissons une phase d’expansion où de contraction de l’activité. Une lecture supérieure à 50 signifie une expansion, et inversement si c’est inférieur à 50.

Je suis Dylan Le Corronc, j’ai 24 ans et je suis passionné par les marchés financiers. J’occupe un poste de gérant conseil en Gestion Conseillée. En clair, mon rôle est de conseiller et gérer l’allocation des portefeuilles boursiers de mes clients. A côté, je suis aussi rédacteur “Point marché” pour Aktionnaire.