En créant Theranos, l’objectif d’Elizabeth Holmes était de révolutionner l’industrie des diagnostics de santé. Mais son entreprise, valorisée à près de 9 milliards de dollars, était en fait la plus grande arnaque de l’histoire de la Silicon Valley. Explication.
En 2003, à seulement 19 ans, Elizabeth Holmes lance sa startup Theranos. En apparence, tout est parfait : la technologie développée permet de réaliser des tests sanguins rapides, indolores, moins chers et avec seulement une seule goutte de sang. Clou du spectacle : les tests permettent aussi de détecter des maladies en avance.
Sa start-up attire de nombreux investisseurs et convainc des personnalités comme Rupert Murdoch, l’homme le plus puissant des médias (Fox News, Wall Street Journal, etc.) et Henry Kissinger, ancien secrétaire d’Etat des Etats-Unis d’investir dans son entreprise. E. Holmes apparaît même dans le magazine Forbes qui l’a décrit comme étant “la plus jeune femme milliardaire autodidacte”.
Problème : En 2015, une enquête du journaliste John Carreyrou apparaît dans le Wall Street Journal et c’est l’élément déclencheur qui révèle l’arnaque.
La technologie utilisée par Theranos n’est pas fiable et n’a jamais été validée par des experts. A tel point que les résultats des tests sanguins obtenus par l’entreprise sont éloignés de ceux obtenus avec des machines classiques. Plus encore, Une partie des tests effectués sont faits avec des machines achetées à Siemens. Mais E. Holmes les fait modifier pour pouvoir obtenir des résultats avec une seule goutte de sang. Et forcément, les tests sont bancals.
En 2016, la SEC (gendarme financier américain) poursuit E. Holmes pour fraude à l’encontre des investisseurs de l’entreprise. En échange de l’abandon des poursuites, elle accepte de payer une amende de 500 000$ à la SEC et de céder le contrôle de son entreprise (qui fermera définitivement en septembre 2018). Mais le département américain de la justice la poursuit aussi pour fraude à l’encontre des médecins et des patients.
Le 18 novembre 2022, après avoir été retenue coupable d’escroquerie envers les investisseurs en janvier, elle est condamnée à 11 ans de prison. Mais elle est tout de même acquittée pour tromperie à l’encontre des patients et médecins. Et Ramesh « Sunny » Balwani, ex-directeur des opérations de Theranos et ancien compagne de Holmes, a lui écopé d’une peine de 13 ans de prison.
Bref : Holmes a été condamné mais un débat persiste toujours : et si elle avait juste échoué ? Certains pensent que Holmes a usé de l’adage “fake till you make it” (faire semblant jusqu’à y arriver) comme la plupart des entrepreneurs de la Silicon Valley. En clair il n’y a pas de fraude, elle aurait juste échoué, rien de plus.