Depuis plus d’un an, Facebook, devenu Meta, a pris un virage : M. Zuckerberg fait chauffer la carte bleue pour le développement du métavers. Mais pour l’instant, le projet n’est pas rentable et l’action de l’entreprise a chuté de plus de 60% depuis un an. Malgré tout ça, Zuck est encore là. Wall Street et la Silicon Valley se demandent pourquoi il ne quitte pas le bateau, mais tout s’explique par la structure de Meta, bâti autour de Zuck. Explications.
En temps normal, comme dans le cas d’Uber ou de WeWork, le conseil d’administration aurait pris l’initiative de voter l’éviction de son PDG compte tenu de de la tournure de l’entreprise sauf que Zuck est surpuissant au sein de l’entreprise.
Rappel : les actions ne donnent pas toutes les mêmes droits au sein d’une entreprise. En l’occurrence à Meta a ce qu’on appelle une structure à « double classe » d’actions de classe A et d’actions de classe B, et c’est là qu’est le tour de magie :
- Les actions de catégorie A sont ce à quoi les investisseurs ordinaires sur le marché boursier ont accès, et ils représentent un vote par action.
- Les actions de classe B, contrôlées à 100% par Zuck et un petit groupe d’investisseurs proche de lui, donnent chacune le droit à 10 votes.
Zuck possède moins de la moitié des actions de la société, mais ses actions de sont de classe B.
En clair : Zuck ne peut tout simplement pas être piégé, et encore moins renvoyé puisqu’il contrôle près de 60% des droits de vote de Meta. Quel que soit le vote des actionnaires – généralement lors de l’assemblée annuelle de Facebook en mai – Zuck et ses proches l’emporteront toujours.
Résultat : Zuck est à la fois fondateur, président du Conseil d’Administration, Directeur Général et actionnaire majoritaire de Facebook.
Les actionnaires ont tenté de changer la structure en proposant des solutions :
- Créer un poste de président de la société indépendante pour séparer la présidence de l’entreprise de la direction générale.
- Exiger la majorité des votes des administrateurs et non pas uniquement l’avis du prince Zuck.
Mais évidemment, Zuck, qui a le droit de veto à lui tout seul, s’y est opposé.
Bref : “Ce n’est pas un PDG, c’est un roi” avait déclaré Yael Eisenstat, ancien employé de l’entreprise, au Time. La plupart des actionnaires aimeraient voir un changement de gestion mais vous l’aurez compris : ce n’est pas au programme du roi. Les actionnaires connaissent ce mode de fonctionnement depuis plus d’une décennie, mais il commence à déranger maintenant que la croissance stagne.