L’inflation américaine est en hausse de 8,2% sur un an : c’est moins que le mois précédent mais ça reste tout de même (trop) élevé et supérieur aux estimations. Si vous nous lisez, vous savez que ça sent pas bon. Normalement.
Pourquoi on en parle ? Les marchés mondiaux dépendent de l’état de santé de l’économie américaine. Et avec une inflation forte, on a peur du schéma du diable : ↑ inflation => ↑ taux d’intérêt par la Fed (banque centrale américaine) => récession (puisque ↑ coût de l’emprunt, donc ↓ consommation et ↓ croissance).
L’inflation historique
L’inflation, mesurée par l’indice des prix à la consommation, a augmenté de 0,4% (contre 0,1 % en août), soit le double de ce qui était prévu par les économistes.
- Produits alimentaires : +11,2% sur un an
- Carburant : +18,2% sur un an (mais au moins, ils en ont)
Les marchés jouent avec nos sentiments
Après l’inflation américaine, les indices ont commencé la journée sans avoir pris de café en atteignant les plus bas niveaux depuis la grande chute de 2020.
Et retournement de situation quelques heures plus tard : l’action Chevron a gagné près de 5% avec la hausse des prix du pétrole. Même chose pour les banques (+4,21% pour Goldman Sachs), et pour la tech (+4,24% pour Microsoft)… Qu’est-ce qu’il s’est passé ?
Difficile de donner une raison précise pour cette hausse mais on a quelques idées :
- L’espoir fait vivre : Les investisseurs parient que ce rapport sur l’inflation, plus forte que prévu, sera le dernier de la famille des surprises. Ils pensent voir un signe que les hausses de prix atteindront bientôt leur pic.
- Attendez “pouce” : Le S&P 500 a chuté six jours de suite jusqu’à mercredi. Si l’indice avait chuté de nouveau hier, il aurait enregistré sa plus longue série de baisse depuis février 2020. Et ce scénario, on l’a déjà vu en juillet puisqu’une série similaire a donné le coup d’envoi à la période de hausse sur les marchés cet été. En clair, on ne pouvait pas tomber plus bas.
- Trop de bad news tue la bad news: entre Covid, inflation, guerre, etc. Les investisseurs se sont battus avec des ours (en réf au bear market, vous l’avez) : ils sont tout simplement plus résilients.
Bref : Il n’est pas sûr que la hausse perdure sur les marchés parce que ne l’oublions pas… J. Powell, président de la Fed, est bien décidé à calmer l’inflation en maintenant les hausses de taux. Cette décision risque de faire basculer l’économie dans une récession, mais a-t-il vraiment le choix ? Je ne crois pas.