C’est fait : le Groupe Volkswagen, qui détient Porsche, a sauté le pas hier en menant l’une des plus grandes IPO (entrées en bourse) d’Europe de ces dix dernières années avec Porsche. Et contrairement aux pronostics, c’était un départ explosif.
Pourquoi on en parle ? L’ambiance sur les marchés n’est pas au top ces derniers mois. Avec de moins en moins d’introduction en bourse (987 cette année contre 2045 l’an dernier à la même date), de multiples prédictions de récession, tout le monde attendait un flop. Mais les investisseurs étaient finalement au rendez-vous.
Pourquoi une telle opération ?
Les fonds levés fourniront au groupe VW une liquidité précieuse pour accélérer sa recherche et prendre le virage électrique. Le secteur de l’électrique est toujours plus concurrentiel, le marché est porteur et ça s’est vu : pour son premier jour, l’action a pris 5,2% alors que les marchés allemands et mondiaux couraient plutôt dans l’autre direction. Porsche a atteint une capitalisation boursière de 75 milliards d’euros et c’est plus que Mercedes et BMW. Simple rappel.
Mais ce n’est pas tout…
Les autres enjeux, c’est la famille. L’histoire commune de Porsche et VW démarre dans les années 1930 quand Hitler mandate son ami ingénieur Ferdinand Porsche pour créer la voiture du peuple (en allemand : “Volkswagen”) qui a fini par créer la Coccinelle. Les circonstances de la seconde guerre mondiale ont mené à la récupération de la Coccinelle par VW en reversant à la famille Porsche 1% du prix de vente de chaque voiture.
Ce deal a permis à la famille de bâtir une certaine fortune mais elle a perdu le contrôle de l’empire. Mais avec cette entrée en bourse, le clan Porsche a pu reprendre le contrôle cédé à VW il y a dix ans…
Et oui : le Groupe VW a mis en vente pour 9.4 milliards d’euros d’actions, des actions dont la famille n’a fait qu’une bouchée puisqu’elle en a racheté près de 25% pour renforcer son pouvoir sur la marque : “ L’introduction en Bourse était la volonté exclusive des Porsche-Piëch, ils sont les plus grands bénéficiaires de ce deal ”, indique Georg Meck, auteur d’un ouvrage sur la famille Porsche-Piëch.
Bref : cette entrée en bourse vient nous rassurer dans ce climat morose où les indices boursiers creusent des puits profonds et où l’inflation flirte avec les étoiles.
