On vous en parlait lundi dans notre Newsletter, la crise énergétique commence à se faire sentir et ne touche pas seulement le gaz. Pour changer, parlons un peu d’une industrie aussi gourmande en énergie qu’un bon V8 américain : la métallurgie, qui pourrait être représentative de ce qui attend les entreprises cet hiver…
Rappel : la production d’électricité passe en partie par l’utilisation du gaz qui a augmenté de +1500%. L’explosion du prix du gaz liée au conflit entre la Russie et l’Ukraine entraîne une envolée des prix de l’énergie.
Problème : La fabrication d’aluminium est extrêmement énergivore, et des coupures partielles pourraient entraîner de graves complications sur les chaînes de production. Pourquoi ? Le redémarrage d’une usine peut prendre plusieurs mois et coûter des dizaines de millions de dollars. Rien que ça.
Malgré ça, le groupe Norsk Hydro compte arrêter l’une de ses usines en Slovaquie et c’est bien symptomatique du marché européen : la production européenne de métal est à son plus bas niveau depuis les années 70, et la crise énergétique vient casser l’ambiance alors que la soirée était déjà mal partie. Comment en est-on arrivé là ?
Aux prix actuels du marché, la facture de cette usine Slovaque pourrait atteindre 2 milliards de dollars, soit la dépense des clubs anglais durant ce mercato estival. La fermeture est donc inévitable, surtout que le prix de l’aluminium ne suit pas la flambée des prix de l’énergie.
Résultat : Les centaines de fabricants européens qui produisent des pièces en aluminium, en particulier dans l’automobile, sont donc contraints d’importer à un prix plus élevé. Vous nous voyez venir : ces importations n’arrangent pas la problèmes d’inflation, qui touche particulièrement l’Europe et les Etats-Unis.
Bref : L’industrie assure avoir besoin d’un soutien de toute urgence des gouvernements pour survivre. Elle attend des mesures fortes pour plafonner les prix de l’électricité. Mais justifier une telle mesure alors que les particuliers sont confrontés à des factures en forte hausse s’annonce laborieux… Le secteur prie donc pour une forte hausse du prix de l’aluminium qui lui permettra de conserver la rentabilité.