Aktionnaire

La nationalisation d’EDF par l’Etat

Suivre l'actu en 5 minutes

Recevez l’email qui rendra le suivi de l’actu économique plus agréable. Du lundi au vendredi, restez informé et diverti gratuitement.*

* Cliquez ici pour retrouver nos dernières newsletters.

Alors que la France traverse l’une des pires crises énergétiques de son histoire, il faut trouver des solutions. Et pour le gouvernement, il y en a bien une : nationaliser EDF. Hier, l’Etat a annoncé son plan de nationalisation du groupe. On vous explique les enjeux.

 

Comment ?

Le gouvernement a opté pour une méthode rapide : le rachat d’actions. En termes techniques, il procède à une OPA mais rien de bien compliqué, c’est juste le rachat de toutes les actions d’une entreprise cotée en bourse (ici, EDF).

 

Et aujourd’hui, l’État possède 84% d’EDF : il doit donc racheter les 16% restants. À 12 € l’action, l’opération coûtera donc 9,7 milliards d’euros (bien plus que ce qui était prévu à l’origine, mais depuis l’annonce de cette renationalisation, début juillet, le titre a pris 30%). Bref. L’Etat est généreux et offre une belle somme aux actionnaires minoritaires, car l’Etat veut aller vite. Pourquoi ?

 

 

EDF a un genou à terre

En clair, EDF va mal. Très mal. Sa dette pourrait atteindre 65 milliards d’euros cette année, sa production atomique devrait tomber au plus bas de trois décennies cette année, et son parc nucléaire est vieillissant (56 réacteurs sont à l’arrêt). On s’arrête là, mais vous l’aurez compris, EDF est dans le rouge.

 

C’est d’autant plus inquiétant que l’entreprise nous permet à (pratiquement) tous de ne pas être éclairé à la bougie : EDF, c’est 69% de la production d’électricité de la France (en 2021). Et le contexte de tension avec la Russie n’améliore pas les choses : en réponse aux sanctions des Occidentaux, le pays, principal fournisseur de l’Europe en gaz, a réduit ses exportations.

 

L’homme de la situation

L’Etat serait le mieux placé pour redresser la barre, et “assurer la souveraineté énergétique de la France”. Et en détenant 100% de l’entreprise, il aura les mains plus libres. En clair, en “évincant” les actionnaires minoritaires (les 16%), l’Etat n’aura pas à débattre de toutes les actions qu’il mettra en place.

 

L’Etat souhaite restructurer l’entreprise et investir  à moindre coût (pourquoi ? parce que c’est l’Etat) dans de gros projets comme le renouvellement du parc de réacteurs nucléaires français.

 

Les syndicats pas satisfaits

La restructuration de l’entreprise ne fait pas l’unanimité. Les syndicats s’y opposent, parlant d’un « démantèlement » d’EDF. Selon eux, l’entreprise perdrait ses synergies actuelles en divisant les activités, ce qui contribuerait à une hausse des tarifs pour les consommateurs.

 

Bref : si les avis divergent sur les avantages de cette nationalisation, les investisseurs, eux, y voient une aubaine : hier matin, l’action d’EDF (qui quittera la bourse d’ici fin octobre) a bondi de 15% à l’ouverture. À noter que la nationalisation nécessite le feu vert du Parlement, ce qui n’est pas encore chose faite…

La nationalisation d’EDF par l’Etat

Suivre l'actu en 5 minutes

En 5 minutes de lecture tous les matins du lundi au vendredi, devenez incollable. Gratuitement.

Alors que la France traverse l’une des pires crises énergétiques de son histoire, il faut trouver des solutions. Et pour le gouvernement, il y en a bien une : nationaliser EDF. Hier, l’Etat a annoncé son plan de nationalisation du groupe. On vous explique les enjeux.

 

Comment ?

Le gouvernement a opté pour une méthode rapide : le rachat d’actions. En termes techniques, il procède à une OPA mais rien de bien compliqué, c’est juste le rachat de toutes les actions d’une entreprise cotée en bourse (ici, EDF).

 

Et aujourd’hui, l’État possède 84% d’EDF : il doit donc racheter les 16% restants. À 12 € l’action, l’opération coûtera donc 9,7 milliards d’euros (bien plus que ce qui était prévu à l’origine, mais depuis l’annonce de cette renationalisation, début juillet, le titre a pris 30%). Bref. L’Etat est généreux et offre une belle somme aux actionnaires minoritaires, car l’Etat veut aller vite. Pourquoi ?

 

 

EDF a un genou à terre

En clair, EDF va mal. Très mal. Sa dette pourrait atteindre 65 milliards d’euros cette année, sa production atomique devrait tomber au plus bas de trois décennies cette année, et son parc nucléaire est vieillissant (56 réacteurs sont à l’arrêt). On s’arrête là, mais vous l’aurez compris, EDF est dans le rouge.

 

C’est d’autant plus inquiétant que l’entreprise nous permet à (pratiquement) tous de ne pas être éclairé à la bougie : EDF, c’est 69% de la production d’électricité de la France (en 2021). Et le contexte de tension avec la Russie n’améliore pas les choses : en réponse aux sanctions des Occidentaux, le pays, principal fournisseur de l’Europe en gaz, a réduit ses exportations.

 

L’homme de la situation

L’Etat serait le mieux placé pour redresser la barre, et “assurer la souveraineté énergétique de la France”. Et en détenant 100% de l’entreprise, il aura les mains plus libres. En clair, en “évincant” les actionnaires minoritaires (les 16%), l’Etat n’aura pas à débattre de toutes les actions qu’il mettra en place.

 

L’Etat souhaite restructurer l’entreprise et investir  à moindre coût (pourquoi ? parce que c’est l’Etat) dans de gros projets comme le renouvellement du parc de réacteurs nucléaires français.

 

Les syndicats pas satisfaits

La restructuration de l’entreprise ne fait pas l’unanimité. Les syndicats s’y opposent, parlant d’un « démantèlement » d’EDF. Selon eux, l’entreprise perdrait ses synergies actuelles en divisant les activités, ce qui contribuerait à une hausse des tarifs pour les consommateurs.

 

Bref : si les avis divergent sur les avantages de cette nationalisation, les investisseurs, eux, y voient une aubaine : hier matin, l’action d’EDF (qui quittera la bourse d’ici fin octobre) a bondi de 15% à l’ouverture. À noter que la nationalisation nécessite le feu vert du Parlement, ce qui n’est pas encore chose faite…

Suivez l'actu en 5 minutes

Recevez l’email qui rendra le suivi de l’actu business et financière plus agréable. Du lundi au vendredi. Et c’est gratuit.

Suivez l'actu en 5 minutes

Recevez l’email qui rendra le suivi de l’actu business et financière plus agréable. Du lundi au vendredi. Et c’est gratuit.